mardi 27 avril 2010

Chapitre V : Ombre et Lumière

Je m'assis pour réveiller mon corps et repensai aux paroles de Céfiro. Quelque chose me tourmentait, une petite plaie dans l'estomac que je n'expliquais pas. Je levai les yeux au ciel et le regard brûlant de Soleil je le défiais de mettre à jour ce petit vers sournois qui me grignotait doucement les tripes et l'humeur...
Céfiro passa sa main dans mon dos et je sentis son œil lourd et scrutateur se poser sur moi.
Brusquement, violemment, mes pensées s'éclaircirent et je sentis ma bile et mon sang remontés de mon estomac jusque dans ma gorge qui se noua aussitôt. L'atroce chaleur remonta jusque dans mon crâne, mes pensées éclatèrent en mille moreaux très distincts et des gouttes de sueur gelées commencèrent à perler le long de mes tempes : l'ignoble angoisse de l'éclair de lucidité venait de m'envahir.
Cela faisait déjà presque an que j'étais partie, j'avais tout laissé derrière moi, mes amis, ma famille, ma dépression, ma vie, mon passé. Contrairement à ce que j'avais pu croire jusqu'ici, je ne m'étais pas reconstruite durant ce long voyage. Je m'étais fuie. J'avais fui le reste du monde. De ville en ville, de rencontre en rencontre je n'avais rien voulu prendre ou donner de peur d'être à nouveau vampirisée.
L'effroyable conclusion à tout ça était que je n'avais plus d'Identité. J'étais toujours un tube, je n'étais qu'un miroir !
Je me mis sur pieds tout doucement, fit trois pas sur le sable et soudain, poursuivie par la peur, je me mis à courir le plus vite possible en direction de la mer dans laquelle je plongeai en un souffle ! Sous l'eau, j'essayais d'aller le plus profond que je puisse. Les yeux grands ouverts sur les profondeurs sous-marines, je voyais ma vie défilée...

Petite fille charmante et intelligente récitant Le Poisson Fa de Bobby Lapointe, la barbe de papa que je caresse en suçant mon pouce, maman qui me réveille en chantant, papa qui s'en va, maman qui me protège, adolescente paumée se tailladant les veines dans la salle de bain, mon premier amour un peu trop vieux pour moi, mes 18 bougies soufflées dans l'alcool et la drogue, les études ratées, le travail pesant, la neige, la fuite...
La Fuite encore... sans cesse... sans cesse.L'air vient à me manquer, alors, j'ai le choix : soit je m'accroche au limon sombre de ces eaux et je me laisse emporter par leur vertige, soit je sors la tête de l'eau, je prends une bouffée d'air et je vis.

Le soleil étincelant à la surface, le bleu du ciel là-haut, la main de Céfiro, le regard de Céfiro sous l'eau, ma main dans la sienne, il m'extirpe, tête la première...J'aspire encore et encore mais mes poumons refusent de s'ouvrir, Céfiro m'attire violemment vers lui et ses lèvres choquent les miennes et son souffle envahit ma bouche et ma gorge pour finalement atteindre ma poitrine et je RESPIRE !!
Le bonheur d'être en vie me fait tellement souffrir que je me mets à hurler de toutes mes forces !
Céfiro passe son index sur mes lèvres : "Là... Juste là, c'est écrit : "Soleil" ".

vendredi 23 avril 2010

La suite est écrite dans un cahier et sera postée le plus rapidement possible !!!

samedi 3 avril 2010

Chapitre IV : Folie Douce

« Hélia, je ne peux pas te lire… »
A l’écart des autres, ce soir là, j’étais assise sur la plage, quand Cefiro s’approcha de moi lentement. Rampant presque, il m’atteignit de très près, son nez frôlant le mien, il prononça ses mots dans un murmure qui accompagna le bruit répétitif et apaisant des vagues et les éclats de rire au loin…
Ses yeux restèrent longtemps dans les miens. Le feu que les autres attisaient un peu plus bas et le vent faisaient danser l’ombre des arbres sur son visage. Un instant je ne le voyais plus du tout, il semblait s’être évanoui dans le vent et l’instant d’après son regard flambait et semblait me pénétrer tandis que je sentais le souffle de sa bouche humide sur ma bouche… Mon corps fondait, j’aurais pu mourir à cet instant, m’écrouler là et ne plus jamais me relever. Nos corps ne se touchaient pas mais il me semblait que nous ne faisions plus qu’un, mon cœur battait si vite que j’avais l’impression qu’il s’était figé en une très lente explosion interminable et mes mains ne répondaient plus, je m’agrippais tant que je pouvais au sable qui filait immanquablement entre mes doigts, et tout mon ventre brûlait, cette sensation de chaleur qui partait de mon estomac et qui remontait jusqu’à ma gorge comme un volcan en éruption pour laisser couler la lave du désir jusque dans mon sexe qui battait plus fort encore que mon cœur. Durant ce temps indéfinissable j’étais restée en apnée, tout était suspendu, et je sentais que mon corps finirait par détoner si je ne respirais pas de nouveau. Nous prîmes alors une grande inspiration à l’unisson et je sentis des larmes coulées de mes yeux et de mon sexe. Puis il lécha mes joues avec tendresse et je m’abandonnai à lui, ayant lâché les armes, mon visage se tendait de passion et valsait au rythme de ses baisers. Il agrippa ma nuque, la pressa, je sentis ses ongles sous ma peau et, enfin, il m’embrassa… Son baiser était féroce, il me mordait, suçait mes lèvres et sa langue caressait ma langue dans une étreinte cannibale, je lui appartenais, j’étais statufiée, et je ne sentais plus que mon corps, mes pensées s’évanouissaient dans l’air, et enfin, enfin !, je ne contrôlais plus, ma chair était sienne et je les laissais, lui et mes émotions en disposer.
Il me déshabilla, non sans heurts et sans sourires, et m’allongea sur le sable. Il câlina chaque partie de mon corps de ses caresses et baisers, j’étais un pays à découvrir et l’explorateur ne voulait surtout pas brusquer les reliefs qu’il déflorait. Chaque mont, chaque vallée furent visités avec prudence. Certaines caresses se faisaient plus insistantes à certains lieux où mon désir était exacerbé et dans mon souffle devenu rapide des gémissements jaillissaient parfois. Dans un geste du bassin il comprit que je lui offrais mon intimité profonde et il vint en moi après que d’une contorsion rassurante il eut enveloppé sa virilité de latex…
Son souffle dans mon cou, sa sueur se mêlant à la mienne, nos lèvres se cherchant, nos mains se liant et nos yeux grands ouverts l’un sur l’autre, mon sexe explosa et mon cœur se libéra enfin de ma poitrine dans un cri surgissant…

Le lendemain matin , couverts d’un duvet qu’un ami bienveillant avait dû déposer sur nous, nous nous réveillâmes enveloppés de douceur, le soleil commençant à réchauffer nos os.
« Hier, tu as dit que tu ne pouvais pas me lire, pourquoi ? Je ne comprends pas…
_ C’est illisible, tout est flou sur toi…
_ Comment ça "tout est flou sur moi" ?
_ Oui . Je lis l’histoire des gens sur eux… Et toi je ne peux pas te lire, tout est si brumeux, presque effacé …
_ Tu sais pourquoi ?
_ C’est à toi de me le dire… »
Un instant s’écoula dans la tranquillité quand je l’interrogeai de nouveau :
« Tu as bien dit que tu lisais sur les gens ? Tu veux dire à travers leurs cicatrices, leurs rides, leurs stigmates ?
_ Non je veux dire que je lis des mots qui me racontent les maux, m-a-u-x, des Hommes sur leur peau, ils s’inscrivent sur eux et je peux les lire comme sur les pages d’un livre, réellement. »

vendredi 2 avril 2010

Post à venir, pas d'inquiétude, je sens que ça vient !!!