samedi 29 février 2020

Carnet de voyage - Le Soldat du Vittoriano

25/02/2020
15:22

Sur les marches de la Chiesa di Santa Maria di Aracoeli
Après la visite du Vittoriano.

"Le soldat du Vittoriano"

Dans la salle des drapeaux, je l'ai vu, il t'aurait plu.
C'était un soldat, un jeune soldat.
Accoutré de son uniforme militaire trop vieux pour lui - cet habit racontant bien plus d'histoires que ce garçon n'en racontera jamais - il était assis sur un tabouret haut, les pieds surélevés sur un barreau, lui donnant l'air recroquevillé, le regard désabusé, la mine renfrognée sous son béret tout neuf, il semblait dire
"Ma cosa ho fatto per essere qui ?"

Pas totalement désespéré, ai-je imaginé, ses ambitions restaient bouillonnantes dans les impatiences de ses doigts. Faisant claquer son pouce contre sa main comme agitant un élastique imaginaire, il trompait l'ennui, il trompait la vacuité.

Soldat ! Debout ! Il te faudra rester en poste le temps que l'invasion de touristes soit achevée dans l'Altare della Patria, l'Autel de la Patrie !

Ah... Il m'a fait rire ! Il a soulevé une vague de cynisme en moi et vraiment, je crois qu'il t'aurait plu...Je t'entendais presque me dire, l'index inquisiteur, légèrement courbé, pointé vers le ciel :  "Ah ! C'est exactement ça que..."
Que quoi ? Je ne sais pas... Mais il aurait à coup sûr touché ton obsession martiale tant il était incongru ce jeune soldat dans son treillis sans plis, fourbu de lassitude, l'oeil accablé, dont l'énergie en puissance dévastatrice ne s'exprimait que par l'intermédiaire de ce fichu bout de caoutchouc imaginaire...

Et puis, j'y suis retournée une heure plus tard. La porte était close...
Et toi, de toute façon, tu n'es pas là.

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